L’état de la concurrence en télécommunications dans l’est du Québec

Bonjour à tous,

Ce mois-ci, Daniel Gignac brosse un portrait de la concurrence dans les services de télécommunications au Bas-Saint-Laurent, en Gaspésie et sur la Côte-Nord.

Du côté de la Côte-Nord dans la dernière année, c’est plutôt stable dans les transactions et les développements de nouveaux services. Dans les entreprises de la Côte-Nord, il y a la RTC de Havre-Saint-Pierre, une OBNL, qui offre des services d’internet et de télévision. L’entreprise Babish Télécom de Sept-Îles qui est un petit fournisseur d’internet par sans fil fixe. Du côté des radiocommunications, il y a Télécommunications de l’Est et Orizon mobile qui ont chacune une succursale à Sept-Îles. On retrouve également VIP Télécom à Baie-Comeau. Sur la Côte-Nord, il n’y a pas eu d’avancées majeures mis à part Telus qui a déployé des services de cellulaire à grands coups de subventions sur la Basse-Côte-Nord et à l’Île d’Anticosti.

Cependant, du côté du Bas-Saint-Laurent et de la Gaspésie, il y a eu plusieurs transactions durant les dernières années. Commençons par Briand & Moreau Cable, une compagnie de câble de Grande-Rivière acquise par Cogeco, il y a quelques années. L’an dernier, l’entreprise Navigue.com, qui offrait de l’internet sans fil avec une centaine de tours en Gaspésie, a fermé ses portes et la clientèle a été acquise par Telus. La municipalité de Nouvelle a fait les manchettes dernièrement, en avisant ses citoyens du retrait de son offre d’internet jugeant que les services offerts par les autres joueurs étaient satisfaisants.

Parmi les grosses transactions, il y a eu celle de Déry télécom, le 3e plus gros joueur de câblodistribution au Québec, acquise par Cogeco. Déry était présente dans nos régions dans le secteur des Îles-de-la-Madeleine et dans l’ouest du Bas-Saint-Laurent. Notons d’autres compagnies de câbles qui ont également disparu en vendant leur clientèle à Telus soit une compagnie à Matane qui offrait des services dans les environs et une autre sur les plateaux de la Matapédia.

Au Bas-Saint-Laurent et en Gaspésie, parmi les câblodistributeurs, outre Cogeco qui est le joueur majeur, il y a un peu de Vidéotron dans l’ouest du territoire et un peu de Rogers dans la Baie des Chaleurs. Un seul indépendant est restant, la compagnie Via Cable de la Vallée de Causapscal.

Ensuite, Télécommunications de l’Est qui opère 5 succursales dans l’est du Québec a été acquise par le groupe Iristel en 2018. L’an dernier, il y a Électronique Mercier à Rivière-du-Loup qui a été acquise par Communications Télésignal du Lac-Saint-Jean. Pour Xplornet, maintenant appelée XPLORE, nous n’avons pas vu d’avancée ou d’informations de nouveaux réseaux depuis un certain temps. Ceux-ci offrent des services d’internet sans fil fixe, surtout au Bas-Saint-Laurent et de l’internet par satellite pour le reste du territoire. C’est une entreprise importante au Canada dont le siège social est au Nouveau-Brunswick.

Du côté des joueurs majeurs, Bell a continué d’étendre un peu leur réseau de fibre optique sur le territoire et fait de petites améliorations au cellulaire dans le coin de Squatec, mais n’a pas fait de percée hors territoire. Pour Cogeco, on a parlé de quelques acquisitions et nous savons qu’elle regarde vers le cellulaire et qu’aucune décision finale n’a été prise. Du côté de Rogers, on n’a pas vu d’expansion de réseau cellulaire. Celui-ci s’arrête à Rimouski et à Baie-Comeau, donc c’est stable depuis de nombreuses années. Vidéotron a étendu leur réseau cellulaire jusqu’à Rimouski, mais s’est arrêtée à ce territoire. La grande gagnante, je dirais, c’est probablement Telus qui avait déjà étendu ses réseaux de fibre optique dans les dernières années avec des subventions, ce qui lui a permis de faire l’acquisition de la clientèle de plusieurs entreprises qui ont disparu et que nous avons citées précédemment. Telus a aussi reçu des subventions importantes d’environ 20M en 2022, ce qui devrait se traduire par la construction de plusieurs tours cellulaires dans les trois régions d’ici la fin de 2024.

Parmi les nouveautés, il n’y en a pas beaucoup. Nous avons eu plus de pertes de concurrence que de gains. Dans les gains, il y a Starlink, qui est une compagnie d’internet par satellite qui s’adresse principalement à ceux qui n’ont pas accès à d’autres services puisque le service est un peu plus dispendieux.

Il y a beaucoup d’entreprises maintenant qui offrent des services d’internet, télé et téléphones résidentiels en mode revente. Ce sont des entreprises de l’extérieur qui achètent des services de Telus, Bell, Vidéotron, Cogeco ou Rogers. Le modèle consiste à offrir ses services sur leur propre bannière, leur propre marque et avec leur propre service à la clientèle.

Je dirais que c’est le type de concurrence qu’on a vu arriver dans les dernières années. Malheureusement, de la vraie concurrence basée sur le déploiement de nouveaux réseaux et de nouvelles facilités, nous n’en avons pas vu beaucoup dans les dernières années. En conclusion, nous sommes en mode de perte de concurrence et de concentration dans les joueurs majeurs. Alors, c’est le portrait pour l’est du Québec, en espérant que la concurrence pourra augmenter dans les prochaines années à la suite de la mise à jour des instructions données au CRTC par Le ministre de l’Innovation, des Sciences et de l’Industrie, l’honorable François-Philippe Champagne, le 13 février 2023.

Daniel Gignac
Directeur général

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